S’assurer de la santé des élèves au sein de leur établissement a fait couler beaucoup d’encre, de Jules Ferry à nos jours. Demander aux collèges et lycées investis dans CUBE.S de se préoccuper des économies d’énergie dans le contexte sanitaire est une équation difficile. Pourtant, un renouvellement d’air suffisant ajouté à des gestes simples et des actions de sensibilisation des élèves permettent d’agir pour le confort et la santé de chacun en évacuant la vapeur d’eau et des polluants.
Des particules dans l’air
Des études menées par le Center for Disease Control and Prevention révèlent que le virus du Covid-19 est beaucoup plus susceptible de se propager à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le risque de l’attraper en intérieur apparaît 18,7 fois plus élevé qu’en plein air. Ces mêmes études soulignent que la présence d’humidité, même faible, augmente également les risques de transmissions de virus. Pour éviter une augmentation de l’humidité dans une pièce, l’apparition de moisissures ou bien la rétention de bactéries, il est donc recommandé d’aérer son logement 15 minutes par jour, matin et soir, été comme hiver. C’est d’autant plus important dans le contexte sanitaire actuel.
De plus, une bonne qualité de l’air dans les écoles peut augmenter les performances des élèves jusqu’à 15% ! Salles de classe, logements et autres espaces fermés doivent donc être aérés régulièrement pour favoriser un renouvellement de l’air régulier.
L’ADEME assure qu’ouvrir 15 minutes plusieurs fenêtres, chauffage éteint, permet d’assainir l’air intérieur en évitant une grosse déperdition de chaleur. Une bonne aération permet par ailleurs d’améliorer l’efficacité du chauffage d’un bâtiment, en favorisant l’entrée d’un air moins humide. Bien aérer permet ainsi de faire des économies d’énergie !
Ventiler pour respirer un air de qualité
A cette aération manuelle s’est progressivement ajoutée la ventilation mécanique contrôlée (VMC) à partir des années 70. Elle est aujourd’hui obligatoire. Elle permet une circulation de l’air dans tout le logement sans dépendre des conditions climatiques, et sans trop refroidir le bâtiment. Largement répandue dans les logements, elle soulève cependant la problématique d’une maintenance et d’un entretien de ses équipements très réguliers. En France s’est développée une culture de maintenance plus curative que préventive. A l’inverse, en Allemagne, on préfère s’assurer d’une continuité dans le fonctionnement de ses équipements en les changeant régulièrement. En effet, si une maintenance préventive semble plus coûteuse lors de sa construction, elle apparaît cependant moins onéreuse qu’une maintenance curative. Beaucoup d’établissements français se retrouvent donc aujourd’hui avec une ventilation mécanique mal entretenue, ou en mauvais état, faute de réparations très coûteuses.
Les systèmes peinent à augmenter leur volume d’air, pourtant nécessaire au renouvellement de l’air d’un bâtiment. C’est d’autant plus problématique aujourd’hui, où l’air intérieur pourrait être porteur du virus.
L’école des boutoirs : un exemple à suivre !
En parallèle de ces systèmes de ventilation mécanique se sont développés des systèmes de ventilation naturelle. Moins courants, ils présentent cependant plus d’avantages, notamment celui de résoudre le problème de l’entretien régulier des équipements. Ce système, qui assure l’absence de perte de chaleur, permet de faire largement circuler de l’air au sein d’un bâtiment. C’est le cas de l’école des Boutours, par exemple, construite avec des matériaux biosourcés (de la peinture à la toiture en passant par sa structure) qui accorde une attention particulière à la santé de ses usagers.
Elle a emporté l’appel à projet national de recherche de l’ADEME grâce à son système de ventilation naturelle avec récupération de chaleur. La qualité de l’air intérieur y est monitorée en permanence, et le bâtiment ne bénéficie d’aucune machine pour le renouvellement de l’air.
La sensibilisation à l’importance d’une bonne qualité de l’air intérieur est essentielle. Ouvrir régulièrement ses fenêtres et s’assurer de créer des courants d’air apparaît donc comme la solution la plus pratique à appliquer afin de s’assurer de la santé de ses occupants.