Parmi les nombreux métiers qui contribuent à la transition énergétique, il en est un que nous n’avons pas encore abordé : la recherche. Tu es curieux, tu aimes amasser de la connaissance, tu t’interroge sur le monde autour de toi ? Le métier de chercheur est peut-être fait pour toi. Nous te proposons de découvrir ici le métier de chercheur, au côté de Nicolas Bourbon, qui réalise une thèse sur l’énergie dans le bâtiment.
En quoi consiste le métier de chercheur ?
Nicolas Bourbon : Un chercheur est une personne dont le travail est de faire de la recherche. Cela consiste à faire avancer les connaissances scientifiques. Pour cela, le chercheur va s’appuyer sur les connaissances qui existent déjà, tout en les remettant en cause. Un chercheur est quelqu’un de curieux, qui se pose des questions, qui n’hésite pas à remettre en cause ce qu’il sait.
Il est possible de faire de la recherche dans tous les domaines : philosophie, mathématiques, littérature, physique, géographie, et bien d’autres encore. Certains chercheurs vont faire plutôt de la recherche théorique, tandis que d’autres vont se tourner vers la recherche appliquée, en travaillant avec les industriels, les ingénieurs, etc. C’est mon cas.
Quel est votre parcours ?
Nicolas Bourbon : J’ai fait un bac S au lycée. Après ce bac, j’ai été admis en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) scientifique, pour préparer les concours des écoles d’ingénieurs. J’ai été pris à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Cachan, où j’ai fait une licence puis un master en génie civil, orienté vers l’énergie et les matériaux dans le bâtiment.
Pendant mon master, j’ai eu l’opportunité de faire un stage au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), un établissement public au service des bâtiments et de la ville. L’activité du CSTB peut aller de l’évaluation des produits mis sur le marché à la réalisation de réglementation énergétique (RE2020), en passant par la recherche dans de nombreux domaines, comme la rénovation, les quartiers et villes de demain ou encore l’économie circulaire. La division de recherche dont je fais partie est spécifiquement dédiée à l’étude des phénomènes thermiques, énergétiques mais aussi à l’économie circulaire et à l’impact environnemental du bâtiment. A la fin de mon stage, j’ai pu rester au CSTB et commencer ma thèse. Pour l’instant, je suis en doctorat. Cela signifie que ma thèse est en cours. Une fois que ma thèse sera terminée, je pourrai obtenir le titre de docteur.
Je tiens à préciser qu’il n’est pas obligatoire de passer par le chemin CPGE puis grandes écoles pour faire de la recherche, il existe de nombreuses autres voies. Par exemple, les universités proposent de nombreux masters de recherche, dans toutes les filières.
Votre sujet de thèse concerne l’énergie dans le bâtiment. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
Nicolas Bourbon : Je travaille sur le Diagnostic de Performance Energétique (DPE). Ce diagnostic permet d’évaluer la consommation énergétique d’un bâtiment et de lui attribuer une étiquette, de A à G. Un bâtiment avec une étiquette A consommera très peu d’énergie, tandis qu’un bâtiment classé G sera très énergivore.
Ma thèse consiste à évaluer la méthode de calcul utilisée pour faire le diagnostic des bâtiments. Il s’agit de savoir si le DPE est fiable ou non, s’il y a des points à améliorer dans les calculs. Pour cela, j’analyse la justesse, la précision et la répétabilité de la méthode de calcul DPE en utilisant des bases de données de bâtiments censés représenter le parc français. J’ai commencé avec une base d’une centaine de bâtiments avant d’élargir mon travail à plus de 2 000 bâtiments.
Un petit conseil aux collégiens et lycéens qui aimeraient faire de la recherche ?
Nicolas Bourbon : La recherche, c’est beaucoup de curiosité. Il faut avoir envie de comprendre les phénomènes, il faut savoir se remettre en question et remettre en question ce qu’on nous dit. Ce sont des qualités importantes dans la vie en général d’ailleurs. Mon conseil aux élèves qui veulent faire de la recherche serait de s’accrocher et de ne rien lâcher. Le métier de chercheur est accessible à tous, ce n’est pas juste élitiste. Il faut se donner, s’investir dans les cours et accumuler plein de connaissances.
Le saviez-vous ?
Souvent, les établissements scolaires ont une note plutôt basse au diagnostic de performance énergétique : ce sont de grands bâtiments difficiles à chauffer, une grande partie des établissements ont des murs anciens et pas très bien isolés, etc. Le concours CUBE.S vise aussi à vous faire prendre conscience des défauts énergétiques de vos établissements et à trouver des solutions pour améliorer leurs consommations !