Après avoir baissé de deux degrés la température de trois bâtiments, afin de réduire la consommation d’énergie, quelles sont les pratiques du Lycée Félix Le Dantec pour poursuivre la lutte contre le changement climatique ?
On a l’intention à partir du mois de septembre 2020, notamment avec les 70 éco-délégues (soit un élève par classe), de les impliquer dans les différents projets à venir. On souhaite renouveler si possible l’opération «-2 degrés» qui a été un succès l’année dernière. Pourquoi ne pas organiser d’autres conférences scientifiques comme cela a été fait l’an dernier dans l’amphithéatre (avec un directeur du CNRS, Gérard Gruau et un jeune de Youth for Climate, Thomas le Guilloux), à l’intention du personnel du lycée, des élèves, des élus locaux, etc. Les enseignants, la direction et l’intendance, les CPE, le personnel technique et d’entretien des locaux, le CDI… tous les personnels sont motivés pour poursuivre les différentes actions en septembre prochain, avec l’accompagnement du Cerema. Ainsi, mener une opération pour réduire la consommation d’eau dans les douches de l’internat du lycée, c’est une action envisageable. D’autres actions sont possibles sur le long terme, au self (le «zéro déchet alimentaire» et la promotion du bio sont déjà des réalités au lycée), dans la chaufferie du lycée ou dans les salles de cours.
Par ailleurs, pendant les cours de SES, de SVT, d’histoire géo, d’EMC ou de langues vivantes, on aborde souvent la question de la lutte contre le changement climatique, en la reliant à des thématiques des programmes officiels. Ainsi, cela donne davantage de sens à tous les savoirs enseignés dans nos matières, les élèves deviennent de véritables ambassadeurs des bons gestes et pratiques auprès de leurs familles et amis.
Qu’est-ce que le challenge CUBE.S apporte à votre démarche d’efficacité énergétique ? Pourquoi CUBE.S ?
Le challenge CUBES.S permet d’impliquer et de mobiliser l’ensemble des membres du lycée : la direction, le personnel de l’intendance, les CPE, les enseignants et les élèves autour d’un projet collectif.
Cela stimule les énergies et le fait de concourir avec d’ autres lycées crée une émulation supplémentaire ! Et bien entendu vouloir collectivement remporter le challenge ou figurer sur le podium, c’est un objectif qui fédère toutes les énergies !
Quels types de réactions avez-vous reçu des élèves et des professeurs face aux actions mises en place avec CUBE.S ?
Les élèves ont eu des réactions très positives. En particulier, les éco-délégués se sont mobilisés très vite, ils veulent aller plus loin dans les actions, en faire encore plus ! Ils se sont réunis avec les CPE du lycée et le proviseur-adjoint, pour annoncer qu’on peut encore réduire certaines consommations dans le lycée, par exemple revoir certains éclairages de salles ou de couloirs, et donc réduire notre empreinte écologique ! Les professeurs se sont investis surtout dans le cadre de leur cours. Chacun fait part de son expérience à sa façon et peu à peu les lignes bougent dans le bon sens, dans l’intérêt de tous !
Quels conseils donneriez-vous aux autres collèges et lycées sur la façon de lutter contre les gaspillages énergétiques ?
Il faut commencer par des petites actions locales et faire de la publicité dans le collège ou lycée pour faire connaître localement l’action, en l’annonçant de façon originale à tous ! Surtout ne pas commencer par un grand projet ambitieux; réalisant des actions très concrètes et précises et les gens se mobiliseront plus facilement, sans prendre trop sur leur temps qui est souvent compté.
D’autre part, il faut bien communiquer sur les actions entreprises : pour l’opération «-2 degrés au lycée», certains pensaient qu’ils allaient avoir froid, que leur confort et bien-être personnel allaient diminuer mais finalement, dans l’action, leurs craintes ont vite disparu ! Là encore, les éco-délégués ont joué un rôle clé en passant auparavant dans toutes les classes expliquer le sens de leur action. Ce que je retiens de toutes ces actions, c’est que la lutte contre les gaspillages énergétiques ne pourra pas se faire contre la volonté des gens, mais uniquement avec leur concours actif et local !
Merci à Bertrand Guillas, professeur de SES au Lycée Félix Le Dantec, à Lannion (Bretagne).
Propos recueillis par Fernanda Centeno.